samedi 31 janvier 2009

Une éducation libertine, Jean-Baptiste Del Amo

Gaspard est un jeune breton débarquant dans la capitale en quête d'aventure et de considération, ce qu'il n'avait pas chez ses paysans de parents.
Le roman commence par une longue (trop?) description de Paris à cette époque. Ça aurait vraiment pu être intéressant mais j'ai l'impression que l'auteur a voulu trop bien faire. Oui le lecteur a compris que Paris était une ville puante à cette époque, que la sueur côtoyaient les excréments et la pourriture. Il l'avait compris au bout de trois pages alors pourquoi insister lourdement pendant 50 pages?

Ensuite, le livre m'attirait par son titre et sa quatrième de couverture qui promettaient un parcours initiatique, une ascension dans les milieux non-autorisés du XVIII° siècle et là aussi: quelle déception! Mais je sais pourquoi... Quelquechose me titillait au fur et à mesure que j'avançais dans ma lecture et je n'ai pu m'empêcher de penser au "Parfum" de Patrick Sünskind que j'avais adoré! Mais un sous-Sünskind. Là où l'auteur allemand avait su recréer une ambiance certes nauséabonde mais crédible et délicate, Del Amo n'arrive qu'à lasser son lecteur.

Parlons maintenant du "parcours initiatique" promis : Gaspard commence par trouver un emploi des bas-fonds: plonger dans la Seine. Mais le plus invraisemblable est qu'il arrive ensuite à devenir garçon perruquier, emploi bourgeois au service de l'Aristocratie qui nécessitait des recommandations. Bon admettons...
Mais voilà que notre garçon porcher de Quimper réfléchit beaucoup et sait lire... comme par magie. Trop c'est trop!
La relation qu'il entretiendra avec son mentor n'est pas digne du titre de libertinage tant elle est traitée superficiellement.

Peut-être suis-je trop exigeante. J'en attendais beaucoup de ce jeune auteur et je suis déçue. Espérons que ses prochains romans seront plus intéressants que celui-ci...

Merci tout de même à Babelio et à Gallimard pour l'envoi de ce roman (que j'avais très envie de lire) dans le cadre de l'opération masse critique !

dimanche 18 janvier 2009

Lettre au père, Franz Kafka

Autant lire les 840 pages de Jonathan Strange et Mr Norrell a été un vrai plaisir, autant ces 99 pages-là ont été pénibles.

Je n'ai jamais vraiment aimé Kafka. Lors de mes études universitaires, j'avais dû lire "Le château" et je me souviens d'un calvaire innomable! Je n'arrive pas à m'intéresser aux romans où il ne se passe rien, quelque puisse être la beauté de l'écriture. Cependant, je suis assez curieuse de l'histoire personnelle de cet auteur. Voilà pourquoi la "Lettre au père" est différente du "château".

A travers une longue lettre, le fils s'adresse au père. Un père hautain, très dur avec ses enfants et en particulier avec Franz. Et pourtant, il ne s'agit pas d'un règlement de compte à proprement parler. L'auteur prend à sa charge toute la responsabilité (culpabilité...) de la relation filiale. Mais toutes ses frustrations transpirent, ses angoisses d'être comparé à un père si "parfait" et qui le fustige à chaque fois. D'ailleurs la lettre fut écrite suite au refus du père concernant le futur mariage de Franz. Il ne lui a jamais envoyé.

Malgré une lecture laborieuse, le côté "intime" de Kafka me plait davantage que le côté symbolique présent dans chacun de ses autres romans...

A lire: l'avis d'Hathaway

lundi 12 janvier 2009

Jonathan Strange et Mr Norrell, Susanna Clarke

Quand deux LCA se retrouvent avec un bon d'achat de 50€ à Cultu** pour l'anniversaire de l'une d'entre elle qu'achètent-elles? (Réponse évidente!)
Ce livre fait partie de ces achats concertés qu'on est sûr de ne pas regretter.

Nous sommes au tout début du XIX° siècle en Angleterre. La magie fait beaucoup parler d'elle mais n'est plus pratiquée. Enfin c'est ce que croyaient les gentlemen de la Société d'York, spécialistes en débats animés sur l'Histoire de la magie. Mais le jeune John Segundus apparaît et se met en tête de retrouver le seul homme qui pratique encore la magie en Angleterre: Gilbert Norrell.

John Segundus s'efface ensuite pour laisser la place à Norrell et son désir de replacer la magie au centre de l'Angleterre. Parce qu'il faut rappeler au lecteur que la magie n'existait plus depuis la disparition du Roi Corbeau, enfant d'homme élevé par les fées qui la fonda.

J'essaie en vain de résumer ce roman. Il est d'une telle densité, d'une telle profondeur que je ne peux lui faire cet affront. La magie a complètement opéré sur moi étant donné que j'ai dévoré ce pavé de 800 pages. Le grimoire (car on peut le rebaptiser ainsi) est divisé en 3 parties : Norrell / Jonathan Strange / John Uksglass. Le maître / l'élève / le fondateur.
Le maître et l'élève vont s'aimer, se rejoindre, se déchirer, ne plus se quitter. Leur complicité est tellement grande que même lorsque la haine semble avoir tout détruit, on sait qu'ils finiront par se retrouver.
Jonathan Strange et Mr Norrell n'est pas un livre dont on sort indemne. Je ne compte plus le nombre de fois où j'ai rêvé de l'homme aux cheveux comme du duvet de chardon, où j'ai frissonné en essayant de traverser les miroirs avec Jonathan Strange, où j'ai eu envie de lui crier la vérité sur ce qui se passait juste en face de lui et qu'il ne voyait pas.

Je salue l'immense talent et travail de Susanne Clarke. Elle a su créer un univers et une Histoire à son histoire. Toutes les notes de bas de page renvoie à des romans écrits par des magiciens, à des anecdotes sur les légendes du roi Corbeau, tout cela monté de toute pièce évidemment. Mais on y croit tellement! Tellement qu'on aimerait pouvoir prendre la main de Jonathan et vivre dans cette Angleterre qui transpire la magie par tous ses pores!

Vous l'aurez compris, je suis Strangiste... J'ai choisi mon camp et ce malgré les protestations de Hathaway :)
J'aime sa passion quand il exerce la magie, j'aime son entêtement quand les choses lui résistent et son attachement pour son vieux maître bougon quoi qu'il puisse en dire.

Parce que finalement, dans un coin de ma tête existe cette Angleterre avec ces personnages. Ils ne resteront pas figés sur le papier mais sont déjà en train de vivre de grandes aventures métaphysiques dans la bibliothèque d'Hurfew et ailleurs.


Si vous voulez l'avis de Stange et de Norrell sur le roman, allez faire un tour sur leur site officiel.

Et évidemment, l'avis d'Hathaway est ici!

vendredi 9 janvier 2009

Le temps est venu...

Ayé!!!!!!!!! Grominou a fait l'immense bonheur de la blogosphère toute entière: elle a mis en ligne la méga-liste (allez voir ici pour le principe et ma liste).

Comme je tiens mes engagements, je ne prendrai que des titres figurant dans ma PAL! Et il y en a pas mal! Voici donc ma sélection des 4 livres que je m'engage à lire pour le Blog-o-trésor!



* Philippe Claudel : Les âmes grises
* Alexandre Dumas: Le comte de Monte-Cristo
* Mary Shelley: Frankenstein
* Stendhal: Le rouge et le noir

Beaucoup de classiques donc comme vous pouvez le voir! Advienne que pourra ;)

samedi 3 janvier 2009

Mon énoooooorme PAL

Mon plus gros défi pour 2009 sera de descendre ma PAL qui est à trois chiffres sans l'augmenter davantage (utopique, moi?). Voici donc ma PAL que je mettrai à jour au fur et à mesure. Certains livres devraient être rapidement lus puisqu'ils sont dans mon challenge ABC toujours en cours.

L'Herbe bleue
J.M Auel, Les enfants de la Terre (4 tomes)
Jane Austen, Orgueil et préjugés
Honoré de Balzac, Eugénie Grandet/La peau de chagrin/Le lys dans la vallée
Clémence Boulouque, Mort d'un silence
Clémence Boulouque, Sujets libres
Rachel Boutonnet, Journal d'une institutrice clandestine
H. Brennan, La guerre des fées
Emily Brontë, Les hauts de Hurlevent
Serge Brussolo, La princesse noire
La Bruyère, Caractères
Mireille Calmel, Le bal des Louves (2 tomes) / Le lit d'Aliénor (2T) / La rivière des âmes
Lewis Caroll, Alice au pays des merveilles
Cerventès, Don Quichotte (2T)
Tracy Chevalier, l'Innocente
Philippe Claudel, La petite fille de Monsieur Linh/Les âmes grises
Paolo Cuelho, Sur le bord de la rivière Piedra je me suis assise et j'ai pleuré
Colette, La maison de Claudine
M.Collins, La vie secrète de Robert Pendleton
J.B Del Amo, Une éducation libertine Lu!
Philip K. DIck, Confession d'un barjo Lu!
Charles Dickens, David Copperfield
Alexandre Dumas, Oeuvres complètes
Daphné Du Maurier, Rebecca
William Faulkner, Le Caïd/L'arbre aux souhaits/Sanctuaire
J.L Fetijaine, Le pas de Merlin
Jasper Fforde, L'affaire Jane Eyre
Francis Scott Fizgerald, L'étrange histoire de Benjamin Button
Michèle Fitoussi, Victor Lu!
Gustave Flaubert, Madame Bovary
Max Gallo, Les Chrétiens (3T)
Romain Gary, La vie devant soi
Théophile Gauthier, Le capitaine Fracasse
André Gide, La symphonie pastorale
Laurent Graff, La vie sur Mars
Mark Haddon, Le bizarre incident du chien pendant la nuit
Liarn Hearn, Le clan des Otori (3T)
Ernest Hemingway, Le vieil homme et la mer Lu!
Homère, Illiade et Odysée
Huysmans, La cathédrale
I.Iannaccone, L'ami de Galilée
Eugène Ionesco, Le roi se meurt/Rhinocéros
Jean-Claude Izzo, Total Khéops
yasushi Inoué, Le château de Yodo
Alfred Jarry, Ubu roi
Lee Jackson, Le cadavre du métropolitain
Christian Jacq, La vengeance des dieux (2T)
Kafka, Le procès Lu!
Hermann Kasack, La ville au-delà du fleuve
Joseph Kessel, Le lion
Elizabeth Kostova, L'historienne et Drakula tome 2
E.Lagarde, le roi des chats
Denis Lehane, Ténèbres, prenez-moi la main
Pierre Lotti, Pêcheurs d'Islande
Thomas Mann, La mort à Venise/La montagne magique
Daniel Mendelsohn, Les disparus
Prosper Mérimée, Colomba
Patrick Modiano, Dans le café de la jeunesse perdue
Haruki Murakami, La fin des temps/Après le tremblement de terre/Chroniques de l'oiseau à ressort
Erik Orsenna, Dernières nouvelles des oiseaux
Elsa Osorio, Luz ou le temps sauvage
I.J Parker, L'énigme du dragon tempête
Antonio Perez-Reverte, Les bûchers de Bocanegra/Le maître d'armes
Marie-Cécile Picquet, Poisons
Terry Pratchett, La huitième fille
Abbé PRévot, Manon Lescaut
Michel Quint, L'espoir d'aimer en chemin Lu!
Atik Rahimi, Syngué sabour
Jules Renard, Poil de carotte
Olivia Rosenthal, On n'est pas là pour disparaître
Jean-Jacques Rousseau, Les rêveries du promeneur solitaire
JK Rowling, Les contes de Beedle le barde
Régis de Sà Moreira, Pas de temps à perdre/Zéro tués
George Sand, La mare au diable
Romain Sardou, Pardonnez nos offenses/Sauver Noël
Kate Sedler, Le conte de la brodeuse
Eric-Emmanuel Schmitt, La secte des égoïstes
Mary Shelley, Frankenstein
Stendhal, Le rouge et le noir
Jonathan Swift, Voyages de Gulliver
Jean Teulé, Le Montespan
Tolstoï, Récits de Sébastopol
Zoé Valdès, Louves de mer
Didier Van Cauwelaert, Vie interdite/Attirances/La nuit dernière au XV° siècle
Ma Xiaoquan, Confession d'un tueur à gages
Xinran, Chinoises LU!

Qui a dit que je n'y arriverai jamais??? (pfff)

jeudi 1 janvier 2009

La dame en blanc, Wilkie Collins


Le roman historique est mon genre littéraire de prédilection! Je ne compte plus leur nombre dans ma PAL! Alors quand j'ai découvert que le livre à choisir dans le cadre du Blogoclub pour janvier était ce thème j'ai sauté de joie. Surtout que je ne connaissais pas du tout celui qui avait été choisi: La dame en blanc.

Walter Hartright est un professeur de dessin engagé par Mr Fairlie pour donner des leçons à sa pupille et à sa nièce. La propriété de Mr Fairlie se trouve à la campagne et implique donc un changement d'air au professeur londonien. Profitant de sa dernière soirée, il fait une ballade au clair de lune (quelle idée aussi...) et croise la route d'une mystérieuse femme tout de blanc vêtue marmonnant des propos incohérents avant de disparaître dans la nuit. Lorsqu'il se rend chez les Fairlie, cette mystériese apparition refait surface d'une manière inattendue...

Ce roman m'a beaucoup fait penser à Une adoration de Nancy Huston par la façon qu'a l'auteur de rapporter les faits par des personnages différents. En effet, l'intrigue en elle-même est toujours menée par des points de vue différents si bien qu'on se laisse emporter par ce tourbillon romanesque. Cependant on comprend rapidement où l'auteur veut en venir, seul bémol de ce très bon roman historique!