dimanche 26 avril 2009

Confessions d'un barjo, Philip K. Dick

Sommes-nous tous barjos ? Ou le seuls les américains ont le privilège de l'être ? Jack prend la parole dans le premier chapitre pour raconter sommairement son enfance dans une ville de Californie avec sa sœur Fay. Mais le lecteur comprend rapidement que ce n'est là que le point de départ et que cet incipit n'est là que pour faire son travail, c'est-à-dire planter le décor.

Chaque chapitre est pris en charge par un protagoniste différent, ce qui nous fait 4 points de vue dans tout le roman. Jack (est-ce lui le barjo?) qui croit aux extra-terrestres, n'a pas de vie sociale ni de travail, squatte à droite et à gauche jusqu'à ce que Fay (est-ce elle la folle?) aille le chercher pour l'emmener chez elle à la campagne. Son mari Charley (lui peut-être?) a du mal à la supporter et le lui fait savoir de façon plus ou moins violente jusqu'à ce qu'un arrêt cardiaque l'envoie à l'hôpital de San Francisco. C'est alors que Nathan (lui?) se rapproche dangereusement de Fay au point de....

Finalement, tout ça n'a pas beaucoup d'importance. Tous ces barjos ces gens-là, à leur manière. Et Philip K .Dick l'a merveilleusement retranscrit! En prenant appui sur une famille américaine moyenne dans les années 50 vivant à la campagne, ce n'est pas la société que l'auteur égratigne mais plutôt la dureté des relations humaines. Là où le dialogue est absent, la violence prend place. Le fait de donner la parole aux quatre personnages à tour de rôle est intéressant dans la mesure où chaque personnage contredit plus ou moins la parole précédente! Et on se laisse réellement embobiner par tous ces barjos sans pouvoir les lâcher. J'avais un peu d'appréhension en commençant le roman (encore mes préjugés bidons sur la littérature américaine sans doute) qui s'est bien vite estompée au fur et à mesure! Une belle découverte donc!

A lire, l'avis d'Hathaway, et celui de ma copine Lhisbei chez les Chats


samedi 25 avril 2009

Swap Amérique

Il y a quelques temps déjà, Hathaway m'avait convaincue de m'inscrire au Swap Amérique. Il n'a pas fallu bien longtemps pour me convaincre, rassurez-vous! ;)

Hier je reçois un colis de la part de Liyah! Depuis le temps que j'étais à l'affût! Après m'être remise de mes émotions, je me suis précipitée sur ma paire de ciseaux et voilà ce que j'ai découvert:

Notez la parfaite harmonie entre le papier cadeau et ma nappe... Je sentais déjà que ça me plairait!

Voici ce que j'ai découvert en ouvrant tous ces petits paquets. Côté lecture, 3 livres :
-L'étrange histoire de Benjamin Button de Francis Scott Fitzgerald
- Cité de verre de Paul Auster
- Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur de Harper Lee.
Je suis ravie de pouvoir retrouver l'univers de Paul Auster que j'avais beaucoup aimé dans Brooklin Follies ainsi que de découvrir les deux autres! J'ai beaucoup entendu parlé de Harper Lee et de son roman.

Côté gourmandise, j'ai aussi été gâtée avec un pot de beurre de cacahuète dont je suis fan et une tablette de chocolat au caramel (Miam Miam!) Mon régime sans sucre va être mis à mal! :)

Liyah a également pensé à un petit cadeau pour Hugo qui arrive dans deux mois : une jolie paire de chaussette avec la plus américaine des petites souris: Mickey himself!

Et quelle ne fut ma surprise en découvrant à l'intérieur de sa carte un véritable dollar américain: la classe!!!!

Merci à toi Liyah pour toutes ces charmantes attentions et encore merci à Prélude pour l'organisation de ce swap!

jeudi 23 avril 2009

La fille de l'ascenseur, Ye mang

Ce recueil est composé de 3 petites nouvelles traitant de la vie quotidienne des chinois à l'aube du XXIème siècle. Sans prétentions, elles permettent de nous immiscer au cœur du système chinois.

La première nouvelle, qui donne son nom au recueil, raconte la vie humble de cette pauvre liftière qui conduit la maîtresse de son mari devant la porte de son foyer toutes les semaines, se dévouant pour son mari, pour finir dans l'anonymat le plus total.

La seconde nouvelle est très courte. Baptisée "une journée harassante", elle porte bien son nom! Elle raconte le quotidien d'une famille, de la longueur du trajet pour se rendre au travail, de la routine qui tue le couple à petit feu, de la futilité de nos journées finalement.

Quant à la troisième, "L'initiation", elle a résonné au plus profond de moi. En effet, il s'agit du quotidien d'un enfant de 7 ans dans son école et de sa maîtresse complètement corrompue par le niveau social de chacun. Préférant valoriser des enfants dont les parents ont une bonne situation au détriment des vrais enfants brillants.... sans pour autant s'attirer les foudres et les reproches des enfants qui ne trouvent pas cette situation injuste... J'espère que la situation a évolué dans les écoles chinoises...

Trois petites nouvelles qui ne sont pas longues à lire et qui posent pourtant les bases d'une vraie réflexion. Après Chinoises de Xinan, voilà une autre facette de la vie quotidienne chinoise dépeinte par un homme cette fois!

Chez Hathaway...

mercredi 22 avril 2009

Cette année-là...

Voici la surprise que m'avait préparée mes 24 petits amours de CM2 lors de mon dernier jour avec eux (et oui je suis en congé maternité jusqu'à la fin de l'année scolaire). De quoi verser quelques larmes....

Cette année là ,
On la voyait pour la 1ère fois ,
Ses élèves ne la connaissaient pas ,
Cette maîtresse s'appelle Sandra.
Amusements rigolade avec elle ,
Elle nous fait pousser des ailes.
C'est la meilleure de toutes les maîtresses ,
Vivement le 26 juin ,
Avec Hugo son p'tit adjoint.
Que des surnoms fusent avec elle ,
Zozio cocotarie cocosalade ,
Sans oublier la p'tite biquette.
One two three four
On aime la maîtresse
C'est la meilleure de toutes de toutes
On aime la maîtresse
C'est la meilleure de toutes les maîtresses !!!!!!!!!!!!!!

mardi 21 avril 2009

L'ombre du vent, Carlos Ruiz Zafon

Par un matin brumeux de 1945, un homme emmène son petit garçon de 10 ans, Daniel Sempere, dans un lieu mystérieux... Le Cimetière des Livres oubliés. Son objectif : que son fils adopte un volume parmi des centaines de milliers tombant dans l'oubli dans ce sanctuaire. C'est alors que, dans ce labyrinthe, un livre vient à sa rencontre: L'ombre du vent d'un certain Julian Carax.

"Cet après-midi là, je me réfugiai dans ma chambre et lus les première page de mon nouvel ami. Avant même d'avoir pu m'en rendre compte, je me retrouvai dedans, sans espoir de retour.[...]
Page après page, je me laissai envelopper par le sortilège de l'histoire et de son univers, jusqu'au moment où la brise de l'aube vint caresser ma fenêtre et où mes yeux fatigués glissèrent sur la dernière ligne. Je m'allongeai dans la pénombre bleutée du petit jour, le livre sur la poitrine, et j'écoutai les rumeurs de la ville endormie couler goutte à goutte sur les toits tachetés de pourpre. Le sommeil frappaient à ma porte, mais je refusai de me rendre. Je ne voulais pas perdre la magie du récit ni dire tout de suite adieu à ses personnages"

Le lecteur suit alors le parcours de Daniel, fils d'un libraire d'occasion, qui part à la recherche de l'identité de ce Julian Carax. Qui est-il? Pourquoi n'arrive-t-il pas à mettre la main sur les autres romans de Carax? En effet, un mystérieux inconnu les récupère tous et les brûle un par un.

Le propos de départ m'avait beaucoup plus, dès la lecture de la quatrième, c'est pourquoi je voulais absolument le lire. Voilà chose faite et je le regrette énormément... Parce que maintenant je ne pourrai plus me replonger dans cette merveilleuse histoire qui vous prend aux tripes, dans cette magnifique quête initiatique de Daniel qui nous plonge dans une Barcelone ravagée par la guerre et les délations. On adore être le double de Daniel, on frissonne avec lui dans ses découvertes (la scène dans la maison des Aldaya est tout simplement sublime!) et on se questionne sans arrêt sans pour autant découvrir le fin mot de l'histoire!

Quand finalement, le voile est levé sur le mystère, on se demande comment on n'y a pas pensé avant! Comme des poupées russes qui s'imbriquent, le roman de Carlos Ruiz Zafon tisse sa toile autour de Daniel et de Julian pour le plus grand plaisir du lecteur. Je n'ai pas pu lâcher le roman avant d'avoir lu les 200 pages qui me séparaient de la fin. Et comme tous les grands romans qui nous construisent, c'est avec un énorme pincement au coeur que je l'ai refermé.

Merci à Monsieur Zafon pour ce merveilleux roman!

dimanche 19 avril 2009

Tag du marque-page!!!

Me voici à mon tour taggée pour ce mignon petit tag! Le principe : Présenter en photo son marque-pages, raconter son histoire et parler de la personne qui vous a envoyé le tag. Ensuite, l'envoyer à trois personnes.

Il m'a été difficile de choisir parmi les marque-pages que j'utilise étant donné que je ne suis pas fétichiste à ce niveau-là! J'en ai beaucoup que j'ai pris dans ma librairie qui en propose souvent en libre-service. Ce sont alors évidemment des marque-pages éditeurs. Par contre, j'ai un petit présentoir spécial, trop mimi, récupéré par mon copain dans un magasin de cadeaux. Voyez plutôt!
A noter que le petit rose m'a été offert par Hathaway herself après un voyage londonien! Celle qui m'a taggée est évidemment mon double littéraire et ma "petite sœur" dans la vie ^^ Voilà pourquoi nos lectures se suivent souvent!


J'ai quand même un marque-pages que je ne mets pas dans mes livres quand je les passe à Hathaway! C'est un dessin fait par un de mes élèves que j'ai plastifié parcequ'il avait pile la taille désirée pour assumer la lourde tache de positionner mes lectures. Et son sourire radieux quand je lui ai montré ce que j'en avais fait!!! Du coup, j'ai d'autres dessins qui attendent sagement d'être custumisés de la même façon!!!

Et vous, quel est votre marque-pages préféré?

mercredi 8 avril 2009

Les naufragés de l'île Tromelin, Irène Frain

Avant toute chose, je dois dire que j'avais un vrai à-priori en commençant ce livre. Le propos me plaisait beaucoup, c'est donc pour cela que j'ai accepté la proposition de Chez les filles de me l'envoyer. Quand j'ai su qu'Irène Frain était journaliste dans un canard people j'ai été refroidie. Quand j'ai commencé la lecture, je me disais "Mais qu'allais-je faire dans cette galère"... Et puis... Comme par magie, tout s'est transformé.

Le roman ne débute vraiment qu'aux environs de la centième page. Avant, la romancière nous raconte la genèse de l'œuvre et j'ai été plus que déçue de savoir la fin avant le début du récit. A-t-elle supposé que tout le monde connaissait cette histoire? Toujours est-il que j'ai été très frustrée par ce postulat de départ et par le style journalistique que je ne supportais pas. Mais je pardonne largement ces balbutiements tellement le reste du roman est captivant!

L'Utile est un navire français faisant la navette entre le port de Lorient et celui de L'île-de- France (actuelle Ile Maurice). A son bord, le Capitaine Lafargue a profité d'une escale à Madagascar pour embarquer clandestinement des esclaves qui seront vendus à prix d'or à son retour. L'Utile devient alors un bateau négrier. Rien de bien étonnant à tout cela puisque nous sommes en 1761. Le drame va arriver lorsque le bâteau vient heurter une île de sable non répertoriée sur les cartes. Le naufrage est alors inévitable.

Le roman traite du mode de survie sur cet île entre Blancs et Noirs à travers le regard de l'écrivain de bord puis de celui du premier lieutenant, Castellan, qui prend rapidement la tête des opérations: commencer par rationner l'eau et la nourriture, creuser un puits d'eau douce, puis préparer l'évasion de cette île où tout est hostile. Nous n'avons que le récit vu du côté des Blancs, puisque les archives retrouvées ne font pas état de la misère des Noirs et de ce qu'ils ont endurés. On ne peut qu'imaginer, ce qui est bien pire. Cette vision unilatérale est intéressante et rend bien compte du peu de considération que l'on avait pour les personnes de couleur à cette époque. Ils n'avaient pas le droit à la parole, juste le droit de travailler et d'obéir. Ils ne sont qu'évoqués dans la vie sur le camp et pour cause: les Blancs commencent à ressentir de la honte envers ces hommes et ces femmes qui n'avaient rien demandés et qui ont subis bien plus que les autres.

Je ne peux que vous encourager à lire ce roman et de ne pas vous décourager face au début un peu hostile. La preuve, j'ai dévoré les presque 300 pages en quelques heures!

Merci à Chez-les-filles pour cette belle découverte!

Sur le site dédié au livre, de nombreuses photos et vidéos de l'île de Tromelin.

A lire, les avis d'Hathaway, Praline entres autres...

lundi 6 avril 2009

Le soi-disant, Yves Pagès

Dans le cadre du Café littéraire dont je fais partie était invité le romancier et éditeur Yves Pagès. Je ne le connaissais pas du tout et c'est en premier lieu par le biais de son roman que je l'ai découvert.

Romain est un petit garçon parisien qui a "onze ans moins des poussières" en 1973. Comme tous les enfants de son âge, il va au collège. Mais, fait extraordinaire, il assiste à l'explosion de ce même collège, le CES Edouard Pailleron alors qu'il habite dans l'immeuble d'en face. Pire: il voit sa soeur aînée prisonnière des flammes sur le toit de l'établissement.

Parti d'un fait divers réel, sur un ton instinctif à mi chemin entre l'enfant et l'adulte, le romancier nous conte alors les "soi-disant" souvenirs de Romain dans un mode surprenant. On sent que l'enfant demeuré dans l'auteur "prend ses aises", comme il a aimé nous l'expliquer. Ce texte se lit d'un souffle. Nous nous sentons aspirés par un système de mécanisme lié aux pensées de l'enfance. Une idée en chasse une autre, de plus en plus facilement. D'ailleurs, la lecture que nous a offerte l'auteur était extrêmement rythmée!

Romain, à travers ses pensées, passe du coq à l'âne sans jamais perdre le lecteur. Le texte est également truffé de bons jeux de mots. Yves Pagès adore d'ailleurs "faire passer des chameaux dans le chat des aiguilles", expression qui m'a marquée! Parce qu'en réalité, tout passe "en douce" dans ce roman: les sentiments passent tout en douceur, comme s'ils nous frôlaient sans jamais se nommer mais aussi clandestinement à travers les émois du jeune protagoniste.

Le romancier fait aussi voyager le lecteur dans une époque récupérée par l'ouïe et par la vue grâce à de nombreuses références encore une fois "clandestines" au cinéma et à la musique des années 70. Tout est évoqué sans être nommé, sans frustrer le lecteur ni le surcharger de références ennuyeuses.

Si vous ne l'avez pas encore compris, je recommande fortement la lecture de ce roman et je compte bien poursuivre ma découverte de cet auteur!

L'avis d'Hathaway

vendredi 3 avril 2009

Attentat contre le Saint-Suaire, Laura Mancinelli

Rien ne va plus à Turin! La coupole de Guarini a été ravagée par les flammes! Cette coupole renferme le célèbre Saint Suaire, relique datant de la déposition de la croix de Jésus Christ. Il s'agirait en effet du linceul du messie. Autant dire que c'est une relique très importante pour la ville de Turin.
Un professeur de l'université de Turin s'intéresse de près à cette affaire: n'aurait-on pas volontairement incendié la Cathédrale San Giovanni Battista dans le but de dérober le linceul sacré?

Le roman commençait très bien. Ayant vécue à Turin pendant un mois lorsque j'étais étudiante, le charme a tout de suite opéré, comme une madeleine de Proust qui faisait ressurgir les ambiances des rues que j'ai adoré emprunter: la via Po et ses arcades, la via Garibaldi, Piazza Castello... et j'en passe! Cependant, il en faut beaucoup plus pour réussir un roman.

Il y a beaucoup d'incohérence et tout va beaucoup trop vite: en quoi un professeur d'université est-il habilité à mener une enquête comme celle-ci? Pourquoi une de ses "connaissances" journalistiques lui permet-il d'entrer dans l'univers très fermé de l'émicycle turinois sans lui poser plus de questions que ça? Ca ne tient pas debout et cet aspect trop "facile" m'a vraiment ennuyée voire agacée. De plus, lorsque l'intrigue commence à devenir intéressante, que les protagonistes entrent dans les souterrains turinois à la recherche de passages secrets, tout s'arrête et l'affaire est résolue en claquant des doigts... Quelle déception!

Je m'attendais vraiment à lire un roman au crime historique passionnant avec des questions de fond en arrière-plan. Mon horizon d'attente a été plus que baffoué. Madai comme on dit à Turin ;) Mais ça m'a au moins donné l'envie de retourner à Turin!

Lire l'avis d'Hathaway qui est en accord avec le mien




Intérieur de la coupole de Guarini,
Cathédrale San Giovanni Battista, Torino, 1667