mercredi 18 juin 2008

Half Moon Street, Anne Perry



Voilà un long moment que j’avais envie de lire cette auteure. Sa bibliographie est assez impressionnante ! Half moon street est le vingtième ouvrage de la série « Charlotte et Thomas Pitt ».
Cette série a pour cadre le Londres des années 1880 et 1890. Les titres présentent la particularité d'indiquer la localisation géographique précise du (ou des) meurtre(s).
Derbert Cathcart est un photographe célèbre. Il est retrouvé mort à bord d’une barque, menottes aux poignets et portant une robe verte (à la manière de la dame de Shalott ou d’Ophélie se noyant du peintre Millais). De quoi intriguer le Londres bourgeois des années victoriennes.

Nous voici aux côtés de Thomas Pitt, inspecteur de son état, en train de mener l’enquête sur cet étrange meurtre. Sa femme Charlotte, en voyage à Paris, le laisse seul pendant la durée du roman. Le spleen de l’inspecteur, en filigrane, pèse beaucoup sur l’atmosphère du roman.

Mais très vite, nous sommes confrontés à une intrigue sous-jacente, qui deviendra complémentaire de la première. Caroline, la belle-mère de Thomas, est mariée à un comédien plus jeune qu’elle, Joshua. L’auteure en profite pour nous dépeindre les mutations engendrées par le théâtre victorien et l’envie de révolte qui sonne le glas d’une génération trop conservatrice. Nous avons d’ailleurs droit à une rencontre avec Oscar Wilde et sa verve :

« Vous n’avez pas besoin de connaître personnellement un artiste pour deviner son âme : si vous ne la trouvez pas dans son œuvre, c’est qu’il triche avec vous, ou pire, qu’il triche avec lui-même. »

Autre plongée dans la psyché, l’histoire de Mariah Ellison, la veuve du grand-père de Charlotte. Cette dernière est confrontée à un conflit intérieur entre la honte de son passé (qui nous semble dérisoire à nous, Hommes du XXIème siècle) et son besoin de confession.

Pour finir, l’enquête en elle-même n’est pas digne d’un Dennis Lehane pour ne citer que lui. Mais ce n’est pas le cœur du roman. Thomas Pitt essaie plus de résoudre la question du « pourquoi » plutôt que la question du « qui », que l’on devine rapidement. D’ailleurs, le meurtre est élucidé dans les deux dernières pages sans que ça nous gêne outre mesure. Parce que finalement, ce qu’il faut retenir du roman, c’est l’atmosphère victorienne, les différentes réflexions très contemporaines malgré la réalité historique présentée.

Anne Perry offre un roman très bien construit, pour les amoureux du genre historico-policier.

1 commentaire:

Romanza a dit…

Si l'envie te titille : http://plumedefeu.blogspot.com/2008/06/oy-oy-avis-la-population-bloguesque.html