Romain est un petit garçon parisien qui a "onze ans moins des poussières" en 1973. Comme tous les enfants de son âge, il va au collège. Mais, fait extraordinaire, il assiste à l'explosion de ce même collège, le CES Edouard Pailleron alors qu'il habite dans l'immeuble d'en face. Pire: il voit sa soeur aînée prisonnière des flammes sur le toit de l'établissement.
Parti d'un fait divers réel, sur un ton instinctif à mi chemin entre l'enfant et l'adulte, le romancier nous conte alors les "soi-disant" souvenirs de Romain dans un mode surprenant. On sent que l'enfant demeuré dans l'auteur "prend ses aises", comme il a aimé nous l'expliquer. Ce texte se lit d'un souffle. Nous nous sentons aspirés par un système de mécanisme lié aux pensées de l'enfance. Une idée en chasse une autre, de plus en plus facilement. D'ailleurs, la lecture que nous a offerte l'auteur était extrêmement rythmée!
Romain, à travers ses pensées, passe du coq à l'âne sans jamais perdre le lecteur. Le texte est également truffé de bons jeux de mots. Yves Pagès adore d'ailleurs "faire passer des chameaux dans le chat des aiguilles", expression qui m'a marquée! Parce qu'en réalité, tout passe "en douce" dans ce roman: les sentiments passent tout en douceur, comme s'ils nous frôlaient sans jamais se nommer mais aussi clandestinement à travers les émois du jeune protagoniste.
Le romancier fait aussi voyager le lecteur dans une époque récupérée par l'ouïe et par la vue grâce à de nombreuses références encore une fois "clandestines" au cinéma et à la musique des années 70. Tout est évoqué sans être nommé, sans frustrer le lecteur ni le surcharger de références ennuyeuses.
Si vous ne l'avez pas encore compris, je recommande fortement la lecture de ce roman et je compte bien poursuivre ma découverte de cet auteur!
L'avis d'Hathaway
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