mercredi 17 juin 2009

Les misérables, Victor Hugo

Lire le roman de tout un siècle produit un effet étrange. Plusieurs sentiments se bousculent en moi en refermant cette épopée.

Victor Hugo est mon auteur fétiche depuis que j'ai lu Les Châtiments. Sa poésie, son engagement, sa volonté, sa beauté ont fait écho au plus profond de moi. J'ai depuis approfondi ma connaissance de son œuvre poétique, qui est celle que je préfère. Certains poèmes me procurent des frissons, d'autres me font pleurer à chaque fois. J'en lis régulièrement à mon gros bidon pour que Hugo connaisse les vers de son illustre aïeul à qui il doit son prénom.

Je ne m'étais pas encore intéressée à son œuvre romanesque si ce n'est avec Le dernier jour d'un condamné ou encore Claude Gueux. J'ai donc décidé de mettre mon congé maternité à profit en m'attaquant à sa plus grande œuvre, Les Misérables. Et j'ai bien fait de prendre mon temps pour en savourer chaque chapitre, chaque portrait, chaque mot. On ne peut pas lire Les Misérables comme n'importe quel autre roman. Il contient tout ce que j'aime : la musique des mots, les explications historiques d'un siècle en plein changement avec les détails réalistes de la société parisienne. Un portrait sans concession de la misère humaine.

A l'époque de sa parution, en 1862, il ne fut pas très bien accueilli par la critique. Certains le trouvait trop mielleux, d'autres trop moralisateurs ou, au contraire, trop trivial. Pourtant, le succès populaire fut fulgurant. Ce qui m'étonne beaucoup d'ailleurs. Sans vouloir vexer la population du XIXème siècle, il s'agit tout de même d'un roman "savant" où de nombreuses inférences littéraires, mythologiques, politiques côtoient l'histoire à proprement parler. Parlons-en de l'histoire! Je ne vous ferai pas de résumé tellement c'est dense.

Le roman est découpé en 5 tomes d'égale importance. Chaque tome est attaché à un personnage spécifique: Fantine - Cosette - Marius - L'idylle de la rue Plumet et l'épopée rue Saint-Denis (où nous est narré les combats des barricades) - Jean Valjean. A travers ces 5 tomes, Victor Hugo garde pour fil rouge le personnage de Jean Valjean que l'on suit de sa première évasion du bagne à sa mort. Ce personnage est vraiment très réussi: toutes ses aspérités et ses facettes sont présentées sans tomber dans le pathos. C'est lui le phare qui illumine les déchets du genre de Thénardier sans prendre conscience de son aura. Son humilité contraste avec les pires ignominies présentes dans les rues de Paris.

Ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres. Que dire du personnage de Javert, personnification de la fouine par excellence qui ne se laisse aucun répit, de Cosette si touchante, de Marius si affligeant et attachant dans sa naiveté, de Thénardier, rapace perfide qui arrive toujours à ses fins...

Le roman Les Misérables est connu dans le monde entier. On connaît tous son histoire grâce à diverses adaptations. Cependant, rien n'est comparable à la lecture du roman lui-même. C'est un vrai petit bijou de la littérature française, un monument à lui tout seul.


8 commentaires:

Hathaway a dit…

Ca t'aura pris un sacré moment !!! Mais apparemment ça valait le coup ;)

sandrounette a dit…

C'est clair! Je suis pourtant sûre que ça te gonflerait :)

Anonyme a dit…

Je reviens sur ta remarque "c'était un roman savant". A mon avis, les lecteurs du XIXe siècle, ceux susceptibles de lire Les Misérables avaient beaucoup plus de références mythologiques, littéraires et politiques que nous. Prends un élève de terminale de l'époque et un aujourd'hui, ce serait incomparable. Mes filles, que j'abreuve de lectures et de références et qui sont très bonnes élèves, ne savent pas qui était François Villon. Pas plus qu'Hoffmann... ça me désespère à chaque fois et pourtant, je sais très bien qu'elles en savent plus que la plupart des élèves de leurs classes... D'ailleurs, l'une d'elle a lu (de son plein gré !) Les Misérables, Notre-Dame-de-Paris et beaucoup de poèmes d'Hugo qu'elle apprécie particulièrement. Bref, tout ça pour dire que ce texte est beaucoup plus difficile à lire pour nous aujourd'hui qu'à l'époque si on veut comprendre toutes les allusions et situations.

sandrounette a dit…

Tu as tout à fait raison Ys! Je faisais le parallèle entre le succès populaire et le côté inférence mais de nombreux hommes politiques que nous avons oubliés aujourd'hui étaient des références de leur époque.
En tout cas, au XXIème siècle, ce n'est pas une œuvre facile à aborder même si on a beaucoup de références littéraires! ( I love Wikipédia!) :)

Ingannmic, a dit…

J'ai lu pour la première fois "Cosette" assez jeune : la bibliothèque bleue avait sorti juste ce chapitre en livre. Cette lecture m'a profondément marquée, et m'a donnée l'impression d'avoir découvert la perfection littéraire! Plus tard, j'ai lu "Les misérables" en intégralité. C'est vrai qu'il s'agit là d'un véritable monument de la littérature. D'Hugo, je n'ai lu d'autre que "Notre Dame de Paris", mais tu me donnes bien envie d'aller un peu plus loin...

sandrounette a dit…

Je vais peut-être me faire Notre-Dame dans pas longtemps Ingannmic... Ce sera beaucoup moins long en plus !

Anonyme a dit…

Hé bien à 26 ans tu t'éxprime dans un vieux français est ce normal ou pour t'identifié à cet époque?

Anonyme a dit…

J'aime beaucoup ce classique !

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