dimanche 14 septembre 2008

Instants magiques à préserver

Trop plein d'émotions à gérer.

Un mot me brûle les lèvres

Consumme mes plus beaux rêves.

Je t'attends...

Le canapé rouge, Michèle Lesbre


Rencontrer un auteur est toujours un moment fort. Dans le cadre de notre café littéraire, nous avons la chance de pouvoir discuter, en petit comité, avec un écrivain qui se prête volontiers à nos milliers de questions sans jamais fatiguer.
Michèle Lesbre fut l’une d’entre eux. Venue présenter son Canapé rouge, elle nous parle de sa façon d’écrire, de son ressenti face à son livre. Mais parlons d’abord du roman.
Présélectionné pour le prix Goncourt 2007, ce roman parle d’amour. Parce qu’elle était sans nouvelles de Gyl, la narratrice part sur ses traces. A bord du Transsibérien elle parcourt la Russie profonde jusqu’au lac Baïkal. A travers ce voyage, nous découvrons la vie d’Anne, chroniqueuse croquant la vie de femmes extraordinaires telle Milena Jesenskà. On apprend également son amitié sincère et forte avec une vieille dame de son immeuble, Clémence Barrot, qui attend ses récits avec impatience sur son immuable canapé rouge.

Le roman se lit très vite et, même si le style de l’auteur est fluide et épuré, il faut vraiment ne jamais avoir lu de roman de sa vie pour ne pas deviner comment le roman va se terminer… Mais voilà… J’ai rencontré Michèle Lesbre.
On pouvait lui reprocher d’utiliser de grosses ficelles, des préjugés… Grande amoureuse des voyages en train, l’auteur a effectivement parcouru ce voyage jusqu’au Baïkal. C’est ce voyage qui fut à l’origine de l’écriture du roman. En écrivant à la première personne, l’auteur a voulu s’impliquer totalement sans parler de soi, pour écrire quelque chose de plus universel.

Le canapé rouge traite de deux voyages : le voyage en train mais aussi le voyage intérieur sur le canapé.

Rencontrer un auteur est toujours un moment fort. Mais, même si c’est très intéressant, ça ne change pas toujours notre opinion sur le roman… C’est mon cas ! Trop rapidement traité, une fin hautement prévisible… A ne pas lire absolument donc…

lundi 1 septembre 2008

Kafka sur le rivage, Haruki Murakami


Ayant déjà lu Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil, j'ai décidé de m'attaquer à Kafka sur le rivage présent sur ma PAL depuis bien longtemps...
Prendre un livre d’Haruki Murakami entre ses mains suppose la connaissance de certaines consignes de sécurité :
Dès la première ligne et le premier chapitre vous entrez dans un univers onirique, phantasmé et pourtant solidement ancré dans une certaine réalité
Vous ne pourrez échapper à un syndrome bien connu, celui des LCA (Lecteurs compulsifs anonymes)
Vous aurez les tripes nouées, les ongles rongés et quelques fois les larmes aux yeux jusqu’au dernier mot.

Une fois que ceci est clair, laissez-moi vous contez cela : quelle est le point commun entre un garçon de 15 ans, un vieillard pas très intelligent, une bibliothécaire de 50 ans et un bourreau de chats ?
Chacun est une pièce de puzzle, un fil enchevêtré dans le déroulement de l’action.

Kafka sur le rivage représente une quête symbolique autour de thèmes universels comme la filiation, le destin, l’amour, la mort… Quand la prophétie familiale est trop lourde à porter, il reste la quête de Soi. Tout le monde est à la recherche de sa moitié perdu paraît-il. Avant de la trouver, il faut avant tout se trouver. Cependant, le romancier ne cherche en aucun cas à défendre des idées spirituelles quelconques. Le lecteur bascule avec les personnages dans un univers qui les dépasse, tout doucement, sans même s’en rendre compte, comme une croisière tranquille sur des eaux brumeuses.

Ce livre ne se résume pas, il se vit. Comment expliquer ce sentiment étrange et pénétrant de tristesse, de spleen quand on referme l’ouvrage pour la dernière fois ? Pour terminer, j’emprunte les mots de Zaph qui expriment également mon ressenti :

« Pour paraphraser l’aphorisme qui dit que le silence après Mozart est encore du Mozart, longtemps après avoir refermé un livre de Murakami, cette ambiance étrange et nostalgique si particulière continue à me bercer. Et ces personnages si attachants à m’accompagner comme des ombres. »